Nils et les abeilles

Apiculteur et éleveur de brebis solognotes, Nils Aucante fait revivre depuis janvier 2018 la ferme familiale à Yvoy-le-marron (Loir-et-Cher). Après 7 années passées caméra au poing à bourlinguer sur tous les continents Nils a décidé de relever le « défi fou» de reprendre les terres et les murs de l'ancienne ferme de Saint Marc à Yvoy-le-marron, qui tombaient en ruine.

La ferme de Saint Marc c'est une histoire de famille depuis 1894 ! je représente aujourd'hui la sixième génération de paysans.

J'ai à cœur de proposer des produits ancrés dans le terroir 100% made in Sologne et certifiés en agriculture biologique.

J'ai à cœur de proposer des produits ancrés dans le terroir 100% made in Sologne et certifiés en agriculture biologique.

« J'ai fait le choix d'un système agricole au service de l'apiculture avec principalement des prairies mellifères pour le bonheur des abeilles et des ovins qui les pâturent».

Avec deux cents ruches en production, Nils propose des miels de crus 100% forestiers et bio : aubépine, acacia, bourdaine, miellat de chêne, châtaignier, ronce et bruyère.. «Une gamme assez variée et intéressante pour un terroir que l'on dit pauvre ! » s'amuse t-il à dire le sourire en coin. Jamais à court d'idées, il a mis en place une petite production de safran pour « créer des saveurs locales et originales », comme le miel d'acacia infusé au safran.

Un miel «Made in Sologne » qualifié d'exceptionnel dès sa première récolte et récompensé du premiers prix des Talents Gourmands, concours organisé par le Crédit agricole de Val-de-France et le Bottin Gourmand.

Ses nombreux projets avancent comme il le souhaite. L'apiculteur-éleveur a terminé la construction de sa miellerie et ouvert une boutique à la ferme à l’automne 2019.

Amoureux de la Sologne et investi dans ses métiers, il se mobilise pour « le sauvetage de l'abeille noire », une race locale sérieusement menacée, au travers du Conservatoire de l'abeille noire de Sologne, en partenariat avec le Domaine national de Chambord, l'Office national des forêts, le syndicat apicole du Loir-et-cher.

« Les abeilles locales possèdent des qualités d’adaptation à leur milieu et constituent un réservoir génétique irremplaçable. Ce conservatoire a pour mission de rassembler et de préserver les lignées d'abeilles autochtones ».

APPARENCE Elle est trapue

ABDOMEN Velu, couvert de poils roux, large et court

COULEUR DU CORPS Presque noire avec parfois des taches brunes ou jaunes mais pas d'anneau abdominal jaune complet comme l'abeille italienne.

Les abeilles de Sologne

L’abeille noire est une race très ancienne répandue dans toute l'Europe du Nord, des Pyrénées à l'Oural. Elle a survécu aux glaciations.

Il y a un siècle encore, elle était l'abeille commune, la seule abeille domestique ne France. Elle s'est diversifiée au fil du temps en différents écotypes spécifiques à chaque région d'implantation.

L'abeille noire de Sologne a évolué au fil du temps avec le territoire solognot, très différent des régions qui l’entourent. Cette race rustique est capable de vivre dans les milieux forestiers pauvres en nectar.

La fabrication

Le travail des abeilles :

L'abeille est dotée d'une trompe munie d'une langue coulissante qui lui permet de pomper très profondément au centre des fleurs.

L'abeille butineuse aspire le nectar et le stocke provisoirement dans son jabot : une espèce de poche extensible qui porte parfois le nom d'« estomac à miel ».

De retour à la ruche, l'insecte contracte les muscles présents autour du jabot : elle régurgite le nectar. Ce dernier se trouve vite réabsorbé par une autre abeille qui régurgite à son tour etc. On parle de « trophallaxie » (ou échange de nourriture).

Ce processus est réitéré un grand nombre de fois.

Au fur et à mesure de l'opération surprenante, tout du moins pour nous « humains », deux phénomènes se produisent : l'eau du nectar s'évapore peu à peu ce qui, par voie de conséquence, l'enrichit en sucre, les glandes salivaires des abeilles contenant des enzymes, transforment les plus grosses molécules de sucre du nectar en plus petites, comme s'il s'agissait d'une « pré-digestion ».

En résumé, le nectar se transforme progressivement en une substance de plus en plus sucrée, avec des molécules de sucre de plus en plus simples : c'est le miel stocké alors dans des alvéoles.

Le travail de l'apiculteur :

1 - La récolte du miel :

La récolte s'opère à la fin de chaque floraison. L'apiculteur procède à un léger enfumage des abeilles pour travailler en sécurité, puis il brosse délicatement les abeilles présentes sur chacun des cadres de la hausse.

2 - Désoperculer :

Cette étape consiste à enlever la pellicule de cire qui bouche les alvéoles remplies de miel une fois L'opération est réalisée avec un couteau à désoperculer en tranchant la couche de cire de bas en haut.

3 - Extraction du miel :

Les cadres sont placés dans un extracteur radial qui fait tourner les cadres à une vitesse programmée. Par le biais de la force centrifuge les gouttes de miel sont projetées sur les parois.

4 - Filtrage du miel :

A la sortie de l'extracteur, le miel contient des impuretés il faut procéder à sa décantation par gravité et à sa filtration.

5 - Maturation du miel :

Le miel repose entre 7 et 15 jours à une température de 20°C minimum dans un maturateur en inox. Les bulles d’air et les micro-brèches de cire remontent à la surface.Le miel est prêt pour la mise en pot.

Miels d'exception

Les différents miels, pollens et propolis sont le reflet de cette biodiversité sauvage, ils ont le goût de la nature solognote, le parfum de la saison, l'âme du temps qu'il fait.

Abeilles locales

Ce miel est issu de ruchers sédentaires en forêt, éloignés des grandes cultures, peuplés d'abeilles locales adaptées à leur milieu.

100% Sologne

Les emplacements de ces ruchers sont choisis pour leur capacité à faire vivre les abeilles toute l'année grâce à la diversité des ressources florales.

Miels bio

Le choix d'une apiculture biologique impose des soins constants aux abeilles avec la volonté de les préserver des aléas environnementaux.

L’Apiculture change

L’apiculture a beaucoup changé dans les 20 dernières années sous la pression de l’agriculture intensive et de la mondialisation des échanges commerciaux qui conduisent à un brassage génétique hors de contrôle. Les pratiques insouciantes du passé ne sont plus de mise. Un apiculteur consciencieux se doit d’être vigilant et réactif, mais toujours dans le plus grand calme.

Tout savoir

Un métier d’éleveur

De récoltant de miel , l’apiculteur est devenu avant tout un éleveur d’abeilles. La clé du succès réside dans la sélection des lignées d’abeilles avec lesquelles l’apiculteur a envie de travailler, celles qui lui ressemblent et qui sont adaptées au territoire, celles qui présentent des capacités d’autonomie, d’économie et de résistance aux maladies comme aux aléas climatiques. Mais pas question de multiplier une seule souche, serait elle la meilleure, la sécurité génétique impose de conserver une large biodiversité au sein de populations d’origine locale.

Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaise abeilles. L’hyper sélection d’abeilles productivistes n’est pas pertinente dans un milieu complexe comme la forêt solognote. L’expérience montre que les abeilles locales ne manquent pas de qualités. Elles ne battent pas des records de production mais leur rusticité

Elevage de reines

C’est la partie la plus technique du travail de l’apiculteur. Le greffage de jeunes larves dans des cupules nécessite des gestes de grande précision. Mais le rucher n’est pas un laboratoire. Il faut toute la sensibilité de l’apiculteur au bien-être des abeilles pour effectuer ces prélèvements au coeur de la ruche sans perturber son fonctionnement.

« Je fais mes greffages sans voile, au dessus des cadres que je prélève. Parce que mes abeilles me le permettent. »

Vols de fécondation

Il ne suffit pas d’élever des reines de bonnes lignées. Encore faut il que la fécondation par les mâles transmette aussi une bonne génétique. Dès le début Mai des ruches à mâles sont en place pour les fécondations naturelles et pour les vols nuptiaux des reines d’élevage. Les vols de fécondation requièrent des conditions météorologiques particulières. L’apiculteur doit avoir un œil sur le calendrier, l’autre sur le bulletin météo.

Une spécialité d’apiculture forestière

Peu de cultures et de prairies au cœur de la Grande Sologne, boisée à plus de 80%. La forêt et le sous bois fournissent toute la diversité des ressources floristiques. Noisetier, saule, épine noire aubépine, acacia, bourdaine, tilleul , ronce, châtaignier, lierre se succèdent, une ressource d’une grande diversité bien loin des pesticides des grandes cultures.

Miellats

La forêt est aussi une source de miellat. Les abeilles récoltent des substances sucrées excrétées par des insectes suceurs de sève et les transforment pour élaborer un miel de miellat ,plus fort et plus riche en oligo-éléments que les miels de fleurs. Ces cadeaux de l’écosystème forestier sont très dépendants de conditions climatiques très précises.

Vous avez dit sédentaire ?

Le choix des emplacements des ruchers est stratégique. Il faut plusieurs années pour valider un emplacement de rucher sédentaire.

Qu’est ce qui se cache derrière ce mot de sédentaire connoté un peu casanier ou pantouflard. Il ne s’agit pas de laisser dormir les abeilles. En leur épargnant le stress et les chocs des transhumances nocturnes l’apiculteur permet à ses abeilles de donner le meilleur d’elles mêmes sur un territoire dont elles connaissent avec subtilité l’éventail des ressources. Les miellées seront moins fortes mais plurielles et diverses. Les reines qui auront été ménagées auront une durée de vie plus longue.

La forêt est aussi une source de miellat. Les abeilles récoltent des substances sucrées excrétées par des insectes suceurs de sève et les transforment pour élaborer un miel de miellat, plus fort et plus riche en oligo-éléments que les miels de fleurs. Ces cadeaux de l’écosystème forestier sont très dépendants de conditions climatiques très précises.

Des miels localisés

Les domaines solognots possèdent des spécificités qui donnent aux miels une signature personnalisée. Un château solognot, c’est un parc historique entouré d’une forêt avec des arbres centenaires, avec une diversité floristique qui personnalise la production mellifère, et donne à un miel polyfloral les qualités originales d’un grand cru.

Recyclage et miel à la tireuse

Nils Aucante a fait le choix de pots cylindriques. Ils permettent de consommer le miel jusqu’à la dernière goutte et se prêtent bien au lavage. Aucune étiquette n’est collée. Vous pourrez ainsi ramener vos pots pour les remplir directement à la tireuse. A la fois une économie et un geste pour la planète.

Plantation d’arbres

Sur la ferme de Saint Marc qui héberge une partie des ruchers et où se concentre l’élevage de reines, Nils Aucante attache une attention particulière à la composition des haies et à la plantation d’arbres dans les pâtures à moutons. Son but est de pratiquer une agroforesterie mellifère qui bénéficie à la fois au troupeau ovin et au cheptel d’abeilles tout en créant un paysage original et agréable.

Coproduction des abeilles et de l’apiculteur

Produire du miel n’est pas une fin en soi. Il n’y a de belle récolte que si les abeilles sont dans les meilleures conditions pour profiter de la moindre miellée qu’offre la nature et la saison. La collecte du miel s’arrête très tôt, souvent dès la mi juillet, afin que les colonies disposent de temps pour compléter leurs réserves et produire leurs abeilles d’hiver.

La confiance en l’intelligence des abeilles

Le métier d’apiculteur est un chemin d’équilibre où le plus difficile est d’apprendre à ne pas intervenir. Toujours se poser cette question : ce que je m’apprête à faire est il utile à la colonie ?

Dans le doute s’abstenir.

Le plus souvent la réponse est non et avec l’expérience on s’aperçoit que les abeilles sont capables d’apporter seules et sans assistance les bonnes solutions à un problème. L’apiculteur qui gère sa trouille en apportant médications et nourrissement empêche parfois la sélection naturelle que pratiquent les abeilles pour renforcer leur patrimoine génétique.

Récolter du pollen

Au cœur de l’été, il arrive que la ressource en pollen soit excédentaire, lorsque la colonie a atteint son plein développement. Il est alors possible de poser des trappes à pollen qui récupèrent la part excédentaire sans mettre en danger la poursuite de l’élevage du couvain pour le renouvellement des abeilles.

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